Vendredi 14 avril


Après notre déconvenue du matin, nous remontons vers le Nord en longeant tout d'abord la côte ouest. Les routes sont toujours aussi tortueuses, ça monte et ça descend ! La moyenne n'est pas élevée !

Nous essuyons notre averse quotidienne en cours de route avant de rejoindre Ruakaka où le ciel est bien sombre et où c'est un peu

"feuniou"!

Pas beaucoup de places au camp gratuit juste derrière la dune, nous prenons une des dernières, le camion sera un peu en pente pour la nuit, mais "ça devrait faire " comme dirait Bernard.

On espère que demain matin, comme chaque jour, il fera beau!


Samedi 15 avril


Eh bien non, il ne fait pas beau. Il ne pleut pas mais le ciel est très nuageux. Nous allons en tenir compte et aménager notre emploi du temps.

Première étape, Waipu Caves, à 13 km à l'intérieur des terres où nous allons explorer des grottes.

Nous nous équipons : chaussures de marche, frontales, parkas, bâtons de marche pour moi et je retrousse mon pantalon car nous allons descendre dans les grottes où la terre glaise est glissante.

Nous nous enfonçons sous terre et suivons la rivière souterraine, tantôt sur les rochers, tantôt les pieds dans l'eau. La lumière du jour disparaît rapidement. Au bout d'une centaine de mètres, nous nous trouvons dans une salle. Nous éteignons nos lampes et pouvons admirer au dessus de nos têtes des centaines de petits points lumineux qui

tapissent la grotte: ce sont des glowworms, des vers luisants endémiques de Nouvelle-Zélande qui produisent de la lumière en brûlant leurs déchets pour attirer leurs proies. Magique.

On pourrait continuer sur plusieurs centaines de mètres, mais il y a des obstacles, le sol est vraiment glissant et comme il a plu récemment, le niveau de l'eau n'est pas au plus bas. Sur le retour, nous dirigeons nos frontales vers le haut, à certains endroits la hauteur des grottes est impressionnante.

Il existe d'autres grottes commerciales avec des vers luisants à visiter en NZ. Elles sont peut-être plus grandes, plus belles, mais elles sont aménagées pour les touristes et payantes.

La magie des Waipu Caves réside dans le fait qu'elles sont totalement sauvages et qu'on va dans l'inconnu quand on y entre.

Après les grottes, un nettoyage des chaussures, bâtons, pantalon s'impose.

On file ensuite à Whangarei qui, avec ses 59000 habitants est la ville la plus septentrionale de Nouvelle-Zélande.

Nous pensions nous y arrêter juste le temps d'un petit tour en ville pour manger une bonne glace (on en profite tant qu'on est encore en vacances), mais nous avons été agréablement surpris par le quartier du vieux Town Basin qui a été admirablement réhabilité.

Nous avons découvert et visité le Hundertwasser Art Centre and Wairau Maori Art Gallery inauguré en février 2022 dans le quartier de la Marina de Whangarei.

Friedensreich Hundertwasser s'est installé dans les années 1970 dans la Bay of Islands, plus précisément à Kawakawa où il noua des liens avec la population.

Whangarei lui commanda en 1993 les plans d'un centre artistique pour la ville.

L'artiste architecte autrichien est mort d'un arrêt cardiaque en 2000 sur le Queen Élisabeth 2 sur son trajet de retour en Nouvelle-Zélande. Des admirateurs passionnés refusèrent d'abandonner le projet et l'on peut dire qu'ils ont eu raison, c'est une belle réussite.

Nous l'avons visité, admiré... et demain, nous nous arrêterons à Kawakawa pour faire une pause-pipi.... à suivre donc!

Nous sommes également restés en admiration, tout en mangeant nos glaces, devant une horloge mécanique très originale et moderne située à côté du National Clock Museum.

Nous avons bien pris du retard! Un petit arrêt aux Whangarei Falls, quelques kilomètres pour rejoindre Tutukaka et la côte, et nous arrivons un peu plus tard à Matapouri Beach où nous allons passer la nuit seuls au bord de la plage, bercés par le vent.


Dimanche 16 avril


Matapouri Beach, temps pourri! Du vent en tempête toute la nuit et de la pluie.

La température est douce, mais toujours pas de soleil au matin.

Tant pis, on continue à remonter vers la Bay of Islands.

Premier arrêt 2 km plus loin pour une petite balade sur le Headland track qui domine la baie des Baleines. Mais nous n'irons pas jusqu'au bout car la tête de la presqu'île a été déclarée "tapu" (sacrée) et l'accès n'y est plus autorisé.

Quel dommage que le ciel soit gris! Les paysages, les arbres sont magnifiques.

Deuxième étape, le site de Ruakepakepa Pa où se déroula en 1846 la dernière bataille du Northland entre certaines tribus maories et l'armée anglaise. Le Pa est un village fortifié construit sur des monts volcaniques avec des cultures en terrasses sur leurs pentes. Il y en a de nombreux dans le Northland, celui de Ruakepakepa étant l'un des plus remarquables. Nous en apprenons un peu plus sur ces conflits qui suivirent le traité de Waitangi. Demain, nous nous rendrons sur le site où a été signé ce traité le 6 février 1840.

Troisième étape à Kawakawa où a vécu et est enterré Hundertwasser. Nous allons visiter et utiliser les toilettes publiques qu'il a conçues, mais nous ne pouvons malheureusement pas nous promener dans le Hononga Hundertwasser Memorial Park car il se met à tomber des cordes. Pas étonnant avec un nom pareil, a dit Bernard.

Dernière étape la Baie des Îles. Ça doit vraiment être joli sous le soleil, mais sous la pluie c'est un peu triste.

Nous allons quand même nous promener dans Pahia après notre installation au camping. Bernard en profite pour manger une bonne glace: "Pour ne pas oublier qu'on est encore en vacances ! "

Demain sera un autre jour, nous espérons qu'il sera au moins un peu ensoleillé.


Lundi 17 avril


Un peu de soleil ce matin.

Nous partons visiter le Waitangi Treaty Grounds. C'est un grand site qui domine la baie. Nous y passons 3 heures et y admirons:

- la Waka, pirogue de guerre maorie de 35 m de long qui nécessite 76 rameurs pour être manœuvrée. Elle est mise à l'eau le 6 février chaque année dans le cadre des festivités de commémoration de la signature du traité de Waitangi.

- La maison du traité, là où il a été rédigé

- L'esplanade et le mât qui s'élève à l'endroit exact où le traité a été signé. Les drapeaux qui y flottent sont les trois premiers drapeaux officiels : celui des tribus unies de Nouvelle-Zélande (à partir de 1843) , le drapeau du Royaume-Uni (à partir de 1840) et le drapeau Néo-Zélandais (à partir de 1902).

- Nous assistons à un spectacle maori dans Te Whare Rūnanga, la maison de rassemblement sculptée située face à la maison du traité.

- Puis nous visitons les deux musées : D'abord celui du prix de la citoyenneté qui témoigne de l'engagement maori à l'égard du traité par l'entremise de leur service et de leurs sacrifices dans les forces armées: guerres maories, guerre des Boers, 1ère et 2ème guerres mondiales.

Ensuite le musée de Waitangi avec l'exposition principale qui interprète comment le traité de Waitangi devint le document fondateur de la Nouvelle-Zélande, ainsi qu'un film reconstituant les débats entre le représentant du gouvernement britannique, James Busby, et les chefs des tribus maories.

Tout ça est passionnant.

L'après-midi, nous prenons le bac pour rejoindre Russell, la petite ville de l'autre côté de la baie où nous flânons avant de grimper jusqu'au bout de la pointe Tapeka d'où nous avons enfin une vue dégagée sur la Baie des Îles. On prend une bonne averse pendant la descente, mais on est contents d'avoir pu admirer le paysage avant que tout se brouille.

Retour par le bac et petit arrêt à Paihia pour manger une bonne glace avant le retour au camping car sinon, on pourrait oublier qu'on est en vacances !

Demain matin, cap au Nord et la Péninsule d'Aupori, la partie la plus septentrionale de la Nouvelle-Zélande.


Mardi 18 avril


Ce matin, nous réussissons à partir de notre camping des bords de l’estuaire de la Waitangi River relativement tôt (un exploit pour nous). Une longue route nous attend pour rejoindre le grand nord….de la Nouvelle-Zélande ! Le Cap Reinga est à 197 km et nous nous arrêterons tout au long de la route aux différents points d’intérêt. L’objectif est d’arriver au Cap avant le coucher du soleil, aujourd’hui à 6:09 PM comme ils disent ici.

Nous faisons un petit arrêt aux Haruru Falls, des chutes sur la Waitangi River jusqu’où la mer remonte, mais des chutes d’eau, on en a déjà vu pas mal, alors on ne s’attarde pas. Puis Kerikeri, où se trouvent les bâtiments les plus anciens de Nouvelle-Zélande et qui fut la deuxième mission anglaise du pays, fondée en 1819, 5 ans après la première établie à l’entrée de la Bay of Islands. Elle était placée sous la protection du chef maori Hongi Hiko qui, après avoir rencontré Georges IV lors d’un voyage en Angleterre en 1920 était décidé en rentrant chez lui à devenir le roi de Nouvelle-Zélande. Il a alors, avec sa tribu des Ngapuhi étendu son pouvoir sur de nombreuses autres. 

Passage ensuite à Doubtless Bay où, d’après la tradition maorie, le Polynésien Kupe aurait débarqué de sa pirogue vers l’an 950. Puis il serait retourné à Hawaiki, la légendaire terre des origines. Trois siècles plus tard, une flotte de pirogues serait partie vers ces îles australes en se fiant aux indications qu’il avait laissées. Les archéologues estiment que la première colonie se serait établie vers 1200, mais certains scientifiques estiment, eux, qu’un autre groupe serait arrivé il y a 2000 ans mais n’aurait pas survécu longtemps. Voilà pour l’histoire. 

Après la ville de Kaitaia où nous nous arrêterons demain au retour, nous «attaquons» la Péninsule d’Aupori, appelée «la queue du poisson» par les Maoris. 

C’est une longue bande de terre entre Ninety Mile Beach à l’Ouest et la côte Est. Elle ne fait pas plus de 12 km de large. 

On fait dès qu’on peut un détour sur une piste pour aller voir la plage en question qui longe la côte ouest est fait en réalité «seulement» 60 miles (96 km). Une « route » pour les 4x4, voitures et bus de Tourisme qui foncent à 100 à l’heure sur cette large bande de sable ferme. Nous irons seulement à pied car il nous est interdit par le loueur d’y aller avec le campervan. 

À Te Paki, 20 km avant le Cap, nous grimpons sur les dunes de sable où certains s’amusent à les dévaler sur des planches de bodyboard. Nous nous contenterons de les escalader et de passer de l’une à l’autre jusqu’à atteindre la plus haute d’où nous avons une vue dégagée sur l’immensité des dunes et jusqu’à la mer. Vraiment sympa !

Mais si nous voulons arriver au Cap Reinga avant le coucher du soleil, il faut se dépêcher. 

Et on y est tout juste arrivés. Il y a beaucoup de vent, beaucoup de nuages également mais nous irons jusqu'au phare, impossible d'aller plus loin.

Le Cap Reinga n'est pas tout à fait le point le plus septentrional de la Nouvelle-Zélande, car le Cap Nord qui n'est pas accessible car faisant partie d'un espace réservé le bat d'une courte tête.

Il fait nuit quand nous retrouvons notre petite maison et il ne nous reste que 5 km à faire sous la pluie pour descendre à notre camp qui se trouve en bas du Cap à Tapotupotu Beach.

Aucun réseau, dans cette baie loin de tout, je mettrai en ligne demain soir.


Mercredi 19 avril


Réveil sous la pluie ! Nous qui pensions repasser par le Cap Reinga avant de repartir vers le Sud, c'est raté, on ne verrait rien ! On peut juste voir que l'endroit où nous avons passé la nuit doit être un vrai petit coin de paradis quand il fait beau.

Nous faisons le chemin parcouru hier à l'envers jusqu'à Kaitaia où nous nous arrêtons.

Dans l'entrée du Te Ahu Centre où se trouvent le musée, la médiathèque, le syndicat d'initiative et une salle des fêtes, une jeune femme s'installe au piano. Nous visitons le musée en musique.

On y trouve conservé une ancre en fer forgé de 1500 kg perdue par l'explorateur français Jean-François de Surville en 1769 à Doubtless Bay pendant une tempête.

On y trouve également expliqué comment des immigrants croates exploitèrent à la fin du 19ème siècle les poches de résine laissées dans le sol par les bûcherons qui avaient abattu les forêts de kauris du secteur. Cette résine servait à la fabrication du vernis et était exportée vers l'Europe .

Après Kaitaia, il continue à pleuvoir et nous continuons notre route vers la côte ouest et les forêts de kauris sans avoir vraiment envie de nous arrêter.

Nous terminons notre trajet du jour à Rawene en espérant qu'il fasse meilleur demain pour la traversée de la Waipoua Forest et notre dernier jour complet en Nouvelle-Zélande.


Jeudi 20 avril


Il ne pleut plus et le ciel semble s’éclaircir. C’est quand même mieux avec le soleil. 

Grande étape aujourd’hui pour le retour à Auckland . J’ai réservé dans un camping à une cinquantaine de kilomètres de l’aéroport. C’est là qu’on va faire le plus pénible du séjour : bagages et grand ménage du camping-car. Le plus stressant pour nous, le remplissage et le poids à ne pas dépasser pour les valises. 

On traverse la Waipoua Forest, où l’on peut encore découvrir des grands kauris.

Le kauri est un conifère et l’un des plus gros arbres au monde. Il est endémique de Nouvelle-Zélande, a un tronc bien droit, une couronne très haute et un volume considérable qui ont bien failli causer sa perte. Il a été exploité jusque dans les années 60. Devenu rare, il est maintenant protégé. La Waipoua Forest est l’endroit où l’on en trouve le plus.

Le kauri sépare le ciel de la terre pour les Maoris, pour les colons, il fournissait le bois dont ils avaient besoin. 

Parmi tous ces kauris de la Waipoua Forest, nous nous arrêtons pour voir le plus imposant : le Tane Mahuta (Seigneur de la forêt) culmine à 51,5 mètres , son tronc a une circonférence de 13,8 mètres et un cubage de 244,5 m3 et il aurait environ 2000 ans.

Mais les photos ne rendent pas l’effet ressenti quand on est près de lui.

Après la traversée de cette forêt magnifique, le paysage change et nous nous arrêtons au bord de la Wairoa River pour notre dernière pause déjeuner dans notre petite maison. 

Soirée bien occupée. Lessive, rangement des affaires dans les valises et puis on termine ce qui reste au frigo et on va laisser quelques aliments secs à la cuisine de camp. Demain il nous restera les derniers rangements et le ménage. C’est moins réjouissant qu’il y a 6 semaines ! 


Vendredi 21 avril


Hier soir, malgré le fait qu'on soit dans un camping et qui plus est dans une ville touristique, il n'y avait ni connexion internet, ni téléphone. Je n'ai donc pas pu mettre les photos en ligne, je le ferai depuis l'aéroport si on a du temps devant nous.

Ménage terminé, vidanges, pleins, remplissage de la bouteille de gaz.... on se dirige vers l'aéroport et Wendekreisen, le loueur du camping-car. Juste un arrêt quelques kilomètres avant à Mangere pour....mangere... un seafood basket pas mauvais du tout et notre dernière bonne glace Néo-zélandaise.

Arrivés à l'aéroport vers 16h, les formalités se passent sans problème. Espérons qu'il en sera de même cet après-midi à notre arrivée à San Francisco.

J'ai bien dit cet après-midi car nous arriverons avant d'être partis malgré 12h15 de vol. Départ d'Auckland le 21 à 19h45 et arrivée à San Francisco le 21 à 13h.

Comme nous avons le temps, Bernard se régale à regarder les avions atterrir même si avec ce temps pourri : pluie, brouillard, la visibilité n'est pas fameuse et on ne les voit pas arriver de loin.