Mardi 3 octobre : 

Ce matin, j’ai pris mon petit déjeuner avec un cowboy et puis il est parti faire la vaisselle. Ne le voyant pas revenir, j’ai jeté un œil vers le bac à vaisselle du camp et quelle ne fut pas ma surprise de le voir, très à l’aise, en grande discussion avec une jeune femme. Le chapeau lui aurait-il fait soudain se sentir à l’aise avec la langue anglaise ? Que nenni ! C’était une petite française !

Aujourd’hui, on va des montagnes à la mer par la route touristique de Kangaroo Valley. Au début de la route, de magnifiques propriétés entourées de grandes prairies et beaucoup de chevaux. Puis on passe par des routes très étroites et très abruptes. Ici, les paysages sont plus verts.

A Kangaroo Valley, on fait une petite marche dans le Bush et on visite un village de pionniers reconstitué. L’école est celle du village. Elle a fermé en 1930. Rustique. J’ai une petite pensée pour mes anciennes collègues qui, à cette heure sont encore au lit, mais dans quelques heures retrouveront leurs élèves à l’école. En garant le camping-car, nous avions vu un panneau signalant qu’il fallait faire attention car des wombats pouvaient traverser la route. On a déjà vu quelques fois ce panneau, mais un wombat, on n’en a vu qu’à l’Australia Zoo. Il paraît que, la nuit, ils aiment se cacher dans les toilettes du village de pionniers !

A Jervis Bay, pour entrer dans le Booderee National Park, il nous faut payer 11 dollars pour pouvoir circuler. On y trouve de magnifiques forêts et des plages magnifiques et presque désertes, comme souvent. Mais sur le sentier nous menant à l’une d’elles, nous avons fait des rencontres : tout d’abord un échidné et ensuite, en bord de plage, deux longs spécimens qui nous ont convaincus que ce n’était pas une légende : en Australie, il y a beaucoup de serpents. Nous avons également vu beaucoup de kangourous : au bord de la route, à l’entrée d’un camping, près de la plage…

Demain nous allons à Canberra.


Mercredi 4 et jeudi 5 octobre :

Sur la route de montagne qui va de Batemans Bay à Canberra nous avons vu énormément de kangourous et de wombats malheureusement morts sur le bas-côté. La population de ces animaux doit être importante dans cette région. En revanche, à Canberra, capitale Fédérale de l’Australie depuis 1927, nous avons un peu l’impression d’une ville fantôme. Des grandes avenues très larges, un centre inexistant. Mais où sont donc les 380 000 habitants de la capitale fédérale de l’Australie ?

Nous étions parmi quelques touristes à visiter le Parlement, extravagant bâtiment encastré dans une colline et coiffé d’un toit herbeux surmonté d’une hampe de 81 m de haut sur laquelle flotte un gigantesque drapeau. On peut se promener partout librement dans le parlement, le sénat, les différentes salles. Du toit du bâtiment, on a une vue en enfilade sur l’Australian War Memorial qui se trouve à 3 km de l’autre côté du lac Burley Griffin qui baigne Canberra.

Nous avons également visité la National Gallery of Australia, mémorial aborigène extraordinaire, créé à l’occasion du bicentenaire du pays en 1988.

Une tente Ambassade Aborigène est installée en permanence sur la pelouse devant l’ancien parlement australien. Cette tente témoigne de la lutte pour l’égalité des droits et pour la représentation des Aborigènes. En février 2008, le Premier Ministre de l’époque, Kevin Rudd, a présenté des excuses officielles aux Aborigènes et aux insulaires du Détroit de Torres pour les injustices et les mauvais traitements dont ils ont été victimes. Les politiques actuelles cherchent à réduire le fossé entre les différentes composantes de la société. Pour autant, de grandes disparités subsistent. Aujourd’hui, de nombreuses associations travaillent avec les « générations volées ».

Les Aborigènes ont réussi à préserver leur identité. Ils sont encore privés d’un vrai poids politique ou économique, bien que mieux reconnus et acceptés, et poursuivent leur bataille pour la reconnaissance de leurs droits juridiques et culturels.

Après une nuit passée dans un camping proche de Canberra, nous sommes allés visiter l'Australian War Memorial. Magnifique musée. Nous y avons passé trois heures, mais on aurait pu y rester la journée. Beaucoup d'animations, spectacles, reconstitutions.

Aujourd'hui, un peu plus de monde dans les rues. Canberra est une ville très spacieuse, avec beaucoup d'espaces verts. Tous les monuments, musées que nous avons visités étaient gratuits, ce qui est souvent le cas en Australie dès que ce sont des édifices publics.

Nous quittons Canberra en milieu d'après midi pour rejoindre la côte et Merimbula. C'est là que nous mettons les essuie-glaces pour la première fois, car il commence à pleuvoir. A l'entrée du camp, un gros kangourou nous attend. Et tout un groupe est en train de manger au fond du camp. Quand nous nous approchons, ils se sauvent en sautant par dessus le grillage.

Ce soir, pour la première fois, on met le chauffage dans le camping car.


Vendredi 6 octobre :

Ce matin, le beau temps est revenu, mais avec un grand vent. Au camp, nous ne sommes pas dérangés par les voisins. Il n’y en a pas ! Après une bonne causette avec le propriétaire, on part pour Merimbula faire la « nature boardwalk », une promenade en planches au bord de la lagune et qui conduit à travers la mangrove, les fermes ostréicoles et les « melaleuca » (arbres à thé ou tea tree).

Ensuite, direction Eden, son port de pêche et le Whale Lookout d’où on est censés voir des baleines. Mais la mer est très agitée et nous n’en verrons pas. Le point de vue est malgré tout très beau.

On repart en début d’après-midi. On quitte la Nouvelle Galles du Sud pour le Victoria. Le temps se gâte et on traverse de grandes forêts sans aucun village, sous la pluie et dans la brume. On est maintenant tout au Sud de l’Australie. Le climat est à peu près similaire à celui que nous avons en France et nous sommes seulement au début du printemps. Il fait bien frais et on apprécie le chauffage dans le camping-car.

Puis on quitte la forêt et on retrouve des pâturages. Les vaches de cette partie du Victoria ont de l’herbe bien verte à brouter.

Le soleil revient en fin d’après-midi. On s’arrête dans un petit camp perdu au milieu des parcs. On passe un peu de temps à discuter avec le propriétaire bien sympa qui nous offre une bière. Ce soir il va falloir bien s’habiller car il n’y a pas l’électricité dans ce camp, donc pas de chauffage !