Samedi 7 octobre :

Au réveil ce matin, il fait 7 degrés dans le camping-car. Heureusement que nous avons des couettes bien chaudes.

Mais le soleil est là et l’air se réchauffe vite. Grosse déception quand on regarde notre boîte de messagerie : les billets de ferry que nous avons pris pour aller en Tasmanie ne sont pas confirmés. On nous propose de prendre la prochaine date disponible, le … 12 novembre ! Impossible, il sera trop tard !

Première étape de la journée, Lake Entrance, porte d’entrée dans Lakes District. Les Gippsland Lakes forment le plus grand système de voies navigables australien avec trois principaux lacs communicants : Wellington, King et Victoria, allant de Lake Entrance à Sale où nous nous arrêterons ce soir pour passer la nuit.

Ce sont en fait des lagunes d’eau salée séparées de l’océan par une étroite bande littorale de dunes de sable.

Les lacs sont calmes, mais de l’autre côté de la dune, les vagues sont puissantes et très dangereuses, réservées aux surfeurs très expérimentés.

Nous allons gagner en car-ferry Raymond Island, située au milieu du King Lake. Sur cette île vivent à proximité des habitations : des koalas, kangourous, échidnés, et toutes sortes d’oiseaux. Nous nous promenons dans l’île et ne sommes pas déçus. Nous avons vu des kangourous et beaucoup de koalas.

Les koalas, c’est comme les champignons : au début, on a du mal d’en apercevoir, et puis quand on en a trouvé un, on en repère d’autres beaucoup plus facilement. Et finalement on a du mal d’arrêter d’en chercher. La similitude avec les champignons s’arrête là, car contrairement à ce que l’on pense, un koala, quand il se réveille, il bouge et est même très agile. Et puis on ne va pas les manger, juste les prendre en photo et les filmer. Ils sont vraiment très mignons et on en a vu une bonne quinzaine.


Dimanche 8 octobre :

Ce matin, nous avons été réveillés par la sono d’un concours d’équitation qui avait lieu sur le terrain du showground juste à côté du camp. Le réveil avait sonné, mais nous ne l’avions pas entendu. Nous aimons nous arrêter dans ces camps faisant partie intégrante des showgrounds. Les terrains sont généralement municipaux et sont correctement équipés pour des prix allant de 13 à 17€ l’emplacement avec électricité. Ils sont très calmes, en pleine nature mais à proximité de la ville, et le samedi ou le dimanche on voit arriver des chevaux pour des compétitions ou parades. Très sympa!

On quitte donc Sale, où on a passé la nuit, un peu plus tard que prévu. Direction la montagne par la Latrobe Valley et Walhalla, un petit village minier où fut exploitée une mine d’or dès 1863 et jusqu’à 1913. Les maisons d’époque ou reconstruites à l’identique se visitent maintenant librement. Le village qui comptait à l’époque de la ruée vers l’or 5000 habitants n’en compte plus maintenant officiellement que 15. Comme dit le Lonely-Planet, notre livre de chevet australien, « L’essentiel de la population de cette ville fantôme repose désormais en son remarquable cimetière ».

Retour vers le bord de mer dans l’après-midi en traversant des paysages très verts et très vallonnés, avec des vaches, des moutons et même des alpagas. Nous nous arrêtons en chemin pour faire une petite causette avec un troupeau de bœufs.

Arrivés au camping à Philipp Island où nous allons passer deux jours, l’orage que l’on voyait approcher depuis quelque temps éclate. C’est notre premier orage en Australie.

Je vais un peu vous raconter nos soirées. Lorsque nous arrivons dans un camp, après nous être installés, nous allons généralement en reconnaissance : voir où sont les sanitaires, la cuisine de camp s’il y en a une, les abords immédiats du camp, regarder les animaux qui se trouvent à proximité… Ce soir, on est allés jusqu’à la plage et puis ensuite à la laverie pour faire une lessive (car nous sommes dans un camping pour ces deux jours, pas d’aire de camp gratuite ou à faible coût sur cette île). En revenant nous avons vu des dindes, des lapins et quand Bernard est allé faire la vaisselle, il s’est trouvé nez à nez avec un petit kangourou et 5 ou 6 lapins. Cela ne nous étonne plus maintenant mais on apprécie toujours autant ces rencontres avec la faune locale. Après la petite promenade de reconnaissance, je prépare le repas pendant que Bernard lit Vosges Matin quand il y a une bonne connexion ou se plonge dans le Lonely Planet ou les cartes. Après le repas, on télécharge les photos prises dans la journée sur l’ordi, on prévoit ce que l’on fait le lendemain, puis Bernard part faire la vaisselle pendant que je termine les rangements dans le camping-car et que je commence la rédaction de l’article pour le Blog. Ensuite on s’assied l’un à côté de l’autre devant l’ordi pour revivre la journée en regardant les photos et on sélectionne celles que nous allons mettre sur le blog. Ce n’est pas toujours facile, il y en a tellement ! Et puis après, quand on a une connexion internet, je mets en ligne les photos après les avoir redimensionnées et l’article après que Bernard en ait fait une relecture attentive.

Après cela, la toilette et au lit !


Lundi 9 octobre :

Journée sur Philipp Island. Tout d’abord le syndicat d’initiative pour acheter les billets et réserver nos places à la Parade des Pingouins.

Première visite, Churchill Island où nous visitons une ferme de colons, avec l’histoire de ses propriétaires successifs et les bâtiments d’époque restaurés. C’est sur cette île que nous découvrons un animal que nous n’avons pas encore rencontré et que nous allons voir tout au long de la journée : un type d’oie en voie de disparition mais qui pullule sur l’île.

Deuxième visite pour le Centre de conservation des Koalas où nous aurons à nouveau le plaisir d’en voir quelques-uns en train de manger à quelques mètres de nous.

Troisième visite pour le circuit moto de Philipp Island où a lieu chaque année le Grand Prix Moto. On a failli rester 2 semaines de plus sur l’île car le Grand Prix a lieu du 20 au 22 octobre et Bernard n’a encore jamais vu de grand prix de motos. On a quand même vu le circuit et des voitures de course qui s’entraînaient.

Quatrième étape de la journée pour Seal Rocks et les Nobbies, un groupe de rochers à l’extrémité sud de l’île qui accueillent, paraît-il, la plus grande colonie d’otaries à fourrure d’Australie. On a vu des paysages superbes, une mer magnifique, mais pas d’otaries. Tant pis !

On espère donc qu’à notre dernière étape de la journée, nous ne serons pas déçus. Nous avons rendez-vous avec les manchots pygmées au crépuscule. Nous arrivons au centre des pingouins un peu avant et nous allons nous installer sur une passerelle d’où nous pourrons les regarder passer sans les déranger. En attendant qu’ils arrivent, des wallabies nous distraient. Nous avons même droit à une parade nuptiale.

Il ne fait pas chaud sur ce bout de plage et les petits manchots tardent à arriver. Nous savons qu’ils vont arriver de la mer, passer sur la plage et les rochers, puis défiler devant nous pour retrouver leurs nids, installés dans des terriers, des trous dans les talus, la dune, tout autour de nous.

19h55, on aperçoit les premiers qui se rassemblent sur la plage puis se dirigent vers nous, montent sur les rochers, sautent dans un trou d’eau resté de la dernière marée et passent devant nous en se dandinant. C’est juste magique, inoubliable. Les manchots pygmée mesurent environ 30cm et font un défilé toujours sur le même chemin chaque soir. C’est le printemps et la période de la reproduction a commencé. Les couples sont formés, ils reviennent donc plus souvent à terre. On a la chance de voir un défilé sous nos yeux. Cela ne s’arrête pas pendant plusieurs dizaines de minutes. Environ 32000 manchots pygmées vivent sur Phillip Island. Nous en avons vu plusieurs milliers. Deux se sont même arrêtés à 2 mètres de nous, ne pouvant attendre d’être rentrés au nid pour s’accoupler ! C’était la soirée ! 

Le défilé se passe dans le silence, mais ensuite, c’est inimaginable le bruit que ces petites bêtes peuvent faire une fois rentrées au nid !  Les photos sont évidemment interdites. Nous avons photographié une carte postale qui représentait le mieux ce que nous avons vu pour la mettre sur le blog.

21h30 : nous repartons frigorifiés mais heureux vers le camping, après avoir accompagné les petits manchots le long du chemin sur plusieurs centaines de mètres.