Vendredi 27 octobre :

Cet après- midi, nous avons passé la barre des 10000 km avec le camping-car ! Ce matin, quand nous nous sommes levés, le temps était couvert, il y avait un grand vent du Nord et la mer était blanche. Nous avons repris la route et rejoint à Ceduna l’Eyre Highway, du nom de d’Edward John Eyre, le premier à avoir traversé la plaine stérile du Nullarbor par voie de terre de Streaky Bay (South Australia) à King Georges Sound (West Australia), en 1840-41, lors d’une expédition dont il fut le seul survivant avec Wylie, un compagnon aborigène.

A la sortie de Ceduna, nous nous arrêtons à l’Oyster Bar, petit Routier sympa qui vend entre autres des huîtres. Nous en achetons une douzaine. Il est possible de les déguster sur le toit terrasse du bar en regardant les road trains (gigantesques camions à plusieurs remorques) qui s’arrêtent sur le grand parking pour faire la pause. Mais vu le vent qui souffle, nous préférons les manger dans notre petite maison ! Elles sont excellentes.

Au début, les champs de blé et les enclos à moutons bordent la route, puis ils sont remplacés par des buissons de petits arbres sur une centaine de kilomètres. Ensuite les arbres cèdent la place aux arbustes du bluebush à l’entrée de la plaine du Nullarbor. La route est droite sur des dizaines de kilomètres. Nous croisons des Road trains, des caravanes, des camping-cars, des 4X4 et un cycliste.

Nous nous arrêtons pour refaire le plein de diesel (1,83 $ le litre contre une moyenne de 1,25 $ habituellement) au Nullharbor Roadhouse et nous installons pour la nuit.

La construction de l’Eyre Highway a commencé en 1941. Piste en terre, elle a seulement été goudronnée dans sa totalité en 1976. La station de Nullarbor où nous allons passer la nuit a été créée en 1957 et l’actuelle Roadhouse, avec Motel, magasin et camping a été construite en 1976.

Ce soir, il va nous falloir terminer les fruits et légumes frais qui nous restent et brosser nos chaussures de la terre qui serait restée dans les semelles, car demain nous passons la frontière et une quarantaine impose de ne pas importer en Australie Occidentale : fruits et légumes frais, fromage, terre, miel… La zone de contrôle se trouve à Eucla, à 196 km d’ici.


Samedi 28 octobre :

Cette nuit, il a fait froid. Seulement 12 degrés dans le van au réveil. Nous repartons quelques kilomètres en arrière pour aller voir la Head of Bight, plateforme d’observation des baleines franches. Evidemment il n’y en a plus, les dernières ont quitté l’anse le 17 octobre après y avoir passé l’hiver avec leurs petits. 130 à 170 passent chaque année dans la baie. Elles arrivent fin juin pour la naissance de leurs petits et repartent à partir de fin août vers l’Antarctique. Les petits mesurent 4,5m à la naissance, les femelles jusqu’à 18m et pèsent de 70 à 80 tonnes. Les mâles sont plus petits. On a vu quand même 3 lions de mer qui nageaient à quelques dizaines de mètres de la côte.

Nous poursuivons ensuite la longue route. Quelques arrêts à des points de vue pour admirer les Bunda Cliffs, des falaises de 80m de haut. La mer est d’un bleu !

Passage du contrôle de quarantaine à Border Village avant d’entrer en Australie Occidentale. Nous n’avons ni légumes, ni fruits, ni miel, ni graines, ni terre… et la contrôleuse nous laisse repartir après avoir ouvert notre frigo et nous avoir gentiment conseillé de faire le plein à une des deux prochaines stations car l’essence y est moins chère qu’après. Le paysage change tous les 200km environ : la végétation, les couleurs, le relief (tout plat ou avec quelques bosses). Rares sont les courbes, aucun virage, des lignes droites, encore et toujours. A partir de Caiguna commence la plus longue ligne droite d’Australie : 147 km. Nous en parcourons 66 face au soleil couchant avant de nous arrêter dans une aire gratuite plutôt pas mal. Nous avons parcouru 600 km aujourd’hui et nous avons croisé : des caravanes, des road trains, un marcheur, un cycliste. Nous avons vu : quelques trous du plus grand parcours de golf au monde, un gros incendie de bush, 3 pistes d’atterrissage sur la route pour les Flying Doctors, beaucoup de kangourous écrasés et toujours des corbeaux ! Demain, il nous reste 305 km à parcourir pour arriver à Norseman et la fin de la route du Nullarbor.


Dimanche 29 octobre :

Dernières lignes droites dans le Nullarbor. A Balladonia, l’avant dernière station-service de la grande traversée, nous visitons le petit musée qui comprend, entre autres, des débris de la station orbitale Skylab qui sont tombés ici en 1979 lors de son retour sur terre. Et puis après un dernier arrêt pour manger sur un parking à 1185 km du début de la route qui traverse la Nullarbor Plain, on arrive enfin à Norseman, 860 habitants ! Nous décidons de monter vers le Nord et la région minière de Kalgourlie-Boulden. La route ne change pas beaucoup de celle qu’on a connue dans le Nullarbor. Peut-être un peu plus vallonnée, des arbres plus hauts, des grands lacs salés comme le lac Cowan juste au nord de Norseman où sont exploités différents gisements de métaux précieux tels que l’or, le cuivre, le nickel, le platine, le palladium… mais toujours aussi rectiligne et aucune habitation sur les 200 km jusqu’à Coolgardie où nous nous arrêtons pour passer la nuit.

Coolgardie est une ancienne ville minière qui a connu des beaux jours à partir de 1892 avec la ruée vers l’or. En 1898 elle était la 3ème ville la plus peuplée d’Australie Occidentale avec 15000 habitants. Il reste de beaux édifices de cette époque. Mais le déclin a été rapide, la mine a fermé et la ville s’est dépeuplée au bénéfice de Kalgourlie, 40 km plus à l’est, où se trouve actuellement la plus grosse mine d’or d’Australie. Nous avons réservé pour aller la visiter demain après-midi.