Lundi 30 octobre :

Aujourd’hui, nous passons notre journée en pays minier, et plus particulièrement des mines d’or. Ce matin, après avoir fait des courses, car après la traversée du Nullarbor nous n’avions plus grand-chose à manger, nous sommes allés à Kalgourlie où se trouve le Super Pit, mine d’or à ciel ouvert monstrueuse. Dans les rues de la ville qui se trouve à quelques centaines de mètres de l’entrée de la mine, de nombreux bâtiments datant de la ruée vers l’or de 1898. Nous visitons le Western Australian Museum Kalgourlie-Boulder dominé par le chevalement de l’ancienne mine Ivanohé. Un ascenseur nous mène à son sommet où nous avons une vue plongeante sur la ville. La chambre forte souterraine est remplie de pépites.

L’après-midi, nous visitons la mine en minibus. Point de vue impressionnant sur l’immense excavation de 3,5 km de long, 1,5 de large et plus de 400 mètres de profondeur. Nous assistons au ballet incessant des énormes camions qui remontent le minerai. Certains sont conduits par des femmes. Les roues ont un diamètre de 2 fois la taille d’un homme. Ces gros Caterpillar pesant 166 tonnes, avec un réservoir de fuel de 3790 litres et 225 tonnes de charge utile passent à quelques mètres de nous. On se sent tout petits à côté d’eux. Pour un million de tonnes de minerai extrait dans la mine, on obtient 250 à 300 kilos d’or. Il faut le chargement de 7 camions pour obtenir l’équivalent d’une balle de golf en or (environ 500g). La mine est en activité 24h sur 24, 7 jours sur 7, y compris les jours fériés. Jamais d’interruption. Visite très intéressante et nous en redemandons, car de retour au centre-ville, nous reprenons le camping-car et nous rendons au point de vue ouvert au public pour assister à nouveau au spectacle des pelleteuses et camions.

Nous repartons ensuite vers le sud pour quelques dizaines de kilomètres, car le soleil va bientôt se coucher. Tout au long du chemin nous voyons des pistes menant à d’autres mines et croisons de nombreux Road Trains chargés de minerai. Une belle journée au pays des chercheurs d’or !


Mardi 31 octobre :

Il y a deux mois, nous arrivions en Australie. Que le temps passe vite !

Aujourd’hui, nous quittons les champs aurifères et retournons en bord de mer : direction Esperance. Une centaine de kilomètres avant d’y arriver, le paysage change à nouveau. On retrouve des grands champs de blé. La route est toujours toute droite, mais les road trains toujours aussi nombreux que nous croisons maintenant ne transportent plus du minerai mais des céréales. Sur notre trajet, après les lacs blancs de sel, voici quelques lacs vert amande et en arrivant à Esperance, une vaste zone humide qui comprend 7 grands lacs et plus de 90 plus petits. Nous irons demain les découvrir en suivant le Kepvari Wetland Trail.

Esperance, du nom d’un des deux bateaux de l’expédition menée par le vice-amiral français Antoine Bruny d’Entrecasteaux en 1792 et qui mouilla dans la baie pour s’abriter d’une tempête, est jumelée avec la ville de Saint-Martin en Ré. L’autre navire a donné son nom à l’archipel de la Recherche formé de 105 îlots au large de la ville.

Après nous être installés et avoir fait une lessive à la laverie du camping, nous sommes montés à un point de vue qui domine la baie où l’on a assisté à un très beau coucher de soleil sur les îles de l’archipel de la Recherche.


Mercredi 1er novembre :

Ce matin, comme prévu, nous avons fait le Kepwari walk trail. Deux heures à marcher en suivant un sentier pédagogique le long des lacs. Le soleil chauffe et les mouches attaquent. Nous sommes un peu déçus car il n’y a pas beaucoup de vues sur les lacs et nous avons vu peu d’oiseaux aquatiques. Certains arbres à thé sont tout secs. Ce serait lié à une hausse des nappes phréatiques, la végétation s’éclaircissant n’absorbe plus autant les eaux de pluie. Les arbres anciens baignent trop et trop longtemps dans l’eau et finissent par s’asphyxier et mourir. Tout au long du sentier beaucoup de fleurs. Et puis sur le chemin du retour, un serpent traverse le chemin devant nous puis disparait dans l’eau.

Nous repartons ensuite, direction Albany. A la sortie d’Esperance nous passons voir le Pink Lake qui n’est pas rose, mais bleu très clair.

Après 350 km, nous nous arrêtons pour passer la nuit à Ongerup, petite ville d’environ 150 habitants perdue au milieu du bush mais très bien équipée comme c’est souvent le cas de ces petits bourgs : une école primaire, une très belle aire de jeux pour enfants, un General Store (où l’on trouve de tout, de l’alimentation à l’électro-ménager et la mécanique), un pub, une station-service, une petite salle commune, un hôtel, un musée et évidemment un camping. Sans oublier tous les équipements sportifs : un golf de 18 trous, un Oval (grand terrain ovale pour le cricket, le foot, le hockey) avec 4 grands projecteurs, des terrains de basket, tennis, boules… Impressionnant ! Nous avons fait le tour du village ce soir sous une petite bruine, le temps a changé et la température a bien baissé (13°). Un vrai temps de Toussaint! Nous prendrons quelques photos demain matin avant de reprendre la route pour Albany.


Jeudi 2 novembre :

Ce matin, il pleut, il fait froid et il y a du vent ! On n’est pas habitués ! On pensait s’arrêter dans les Stirling Ranges et dans le Porongurup National Park qui sont pourtant réputés pour leurs belles randonnées et leurs beaux paysages, mais on ne fait qu’y passer, le temps est trop « bouché ». Nous espérions qu’à Albany ça irait mieux, mais ce n’est pas le cas et le vent de mer est encore plus fort et plus froid qu’à l’intérieur des terres. Nous nous promenons quand même sur le front de mer et dans les rues et visitons une réplique grandeur nature du Brick Amity, le voilier qui transporta, en 1826 depuis Sydney, des prisonniers, des soldats et quelques hommes d’équipage, pour fonder un nouveau village dans la baie, Albany. La ville est la plus ancienne colonie européenne de l’état. Le voyage fut très difficile et dura plus de 6 semaines. C’est un beau bateau et nous le visitons jusqu’au fond de la cale.

Sur la route qui mène au camping, des panneaux temporaires de limitation de vitesse : « Attention, traversée de tortues ». Les tortues à long cou traversent la route, puis le terrain de golf qui la longe pour aller pondre dans le sable de la plage. La période de ponte s’étend d’octobre à décembre et cette année elles sont particulièrement nombreuses.

Arrivés au camping, on met le chauffage et on se fait une bonne tisane avant de ressortir faire notre habituelle promenade de reconnaissance des environs. Ce soir, pour le repas, ce sera soupe et pancakes.


Vendredi 3 novembre :

Il fait toujours aussi froid ce matin. Je sors le pull en laine et la petite doudoune. Nous essayons de trouver une boulangerie à Albany. Il me semblait pourtant en avoir aperçu une hier. Pas de boulangerie. Bernard est inquiet, il ne reste plus beaucoup de pain ! On prend ensuite la route touristique direction la Flinders Péninsule qui ferme la baie d’Albany et où se trouve le Torndirrup National Park. Nous y passons quelques heures à découvrir les curiosités et sites intéressants du parc : Natural Bridge (un pont de roches sur la mer), Blowholes (geysers maritimes) malheureusement la mer n’est pas assez agitée et nous ne ferons qu’entendre le formidable souffle sans voir de geyser. Puis Stony Hill d’où on a une vue à 360° sur les falaises et les baies qui nous entourent. Repas à un point de vue au-dessus de Frenchman Bay.

Nous faisons ensuite route vers Margaret River où nous ferons escale demain. Sur le chemin, à Denmark, ouf, nous trouvons du pain ! Bernard est rassuré !

Notre dernier arrêt de l’après-midi sera pour le site étonnant de Greens Pool qui offre des piscines naturelles abritées du large par de gros rochers que nous nous faisons un plaisir d’escalader. Le soleil est revenu, la plage et l’eau sont magnifiques, s’il faisait plus chaud, on aurait envie de s’y baigner ! A quelques centaines de mètres, Elephant Rocks, des gros rochers posés sur la plage et dans l’eau, et qui ressemblent à …. des éléphants !

Une bonne journée malgré la météo : pas beaucoup de route, des beaux paysages et de la marche pour pouvoir les admirer.


Samedi 4 novembre:

Hier, c'était la journée rochers, aujourd'hui c'est la journée arbres. Et des grands arbres. Tout d'abord ceux de la vallée des géants: des red tingles (eucalyptus rouges) dont certains atteignent 46 mètres de haut et 16 mètres de circonférence. Nous nous promenons dans la canopée sur une passerelle qui à elle seule est une véritable prouesse. Elle nous emmène sur 600m à 40m de haut. On fait deux fois le circuit pour bien en profiter.

Ensuite, sur la route qui nous emmène vers la pointe sud/ouest de l'Australie, nous traversons d'immenses forêts de Karris, des arbres majestueux et tout droits, les plus grands des eucalyptus. Des arbres à escalader se trouvent dans des parcs nationaux. le plus grand a une hauteur de 68m. Nous irons à celui de Pemberton qui mesure "seulement" 58m. Bernard y grimpe jusqu'en haut, moi je m'arrête en route. C'est impressionnant!

Et puis au milieu des forêts, alors que nous roulons pour rejoindre notre camping pour la nuit, sur le bas côté de la route, 2 jeunes hollandais à côté de leur camping-car Britz nous font signe de nous arrêter. Les pauvres sont en panne, loin de tout. Impossible de téléphoner car il n'y a pas de réseau. Le soir arrive déjà et il y a peu de passage. Nous prenons leurs références et leur proposons d'appeler le numéro d'assistance de chez Britz (le loueur) dès que nous aurons du réseau. Nous faisons 80 km avant de pouvoir appeler. Après 20 minutes de palabres avec 3 interlocutrices différentes, on nous remercie et nous confirme que les deux jeunes vont être dépannés.

Après tout ça, le soleil est déjà couché et nous arrivons au camping à la nuit noire.


Dimanche 5 novembre :

Ce matin, le camping est joli sous le soleil !

On reprend la route et on roule jusqu’au phare de Cape Leeuwin, le point le plus méridional de l’Australie Occidentale. C’est aussi là que se rencontrent l’Océan Austral et l’Océan Indien. Venté !

Ensuite Margaret River et sa région viticole. Nous suivons la route des vins jusqu’à Yallingup. De chaque côté de la route, les prés alternent avec les vignes et la forêt. Des domaines avec de belles maisons. Il y a des exploitations viticoles, mais également des micro brasseries. Nous nous arrêtons dans un de ces domaines qui est à la fois « winery », « brewery » et « distillery » (cave viticole, brasserie et distillerie). Bernard y fait une dégustation de bières.

La côte, à quelques kilomètres de là, est rocheuse et sauvage. C’est le domaine des surfers. Quand on repart vers l’est et qu’on longe la Geographe Bay, la mer est très calme et bordée tout du long de maisons, campings, hôtels… En cette fin de dimanche, les bords de mer sont animés. Nous nous arrêtons un peu avant le coucher du soleil dans la station balnéaire de Busselton dont la jetée est la plus longue d’Australie (1800m). En saison, un petit train conduit les touristes jusqu’au bout. Les Australiens semblent beaucoup aimer les jetées !