Jeudi 9 novembre :

Ce matin, au réveil, nous découvrons notre camp. Nous étions arrivés tard hier soir après deux kilomètres de piste en tôle ondulée qui nous en avait paru 10, et la nuit était très noire.

Nous ne sommes pas déçus. La plage est à quelques dizaines de mètres de notre emplacement. Nous prenons notre temps et nous allons nous baigner.

Aujourd’hui, petite journée de route. Quelques points de vue, un plein d’eau à une borne difficile à trouver et une arrivée en début de soirée dans notre camp qui est comme celui d’hier loin de la civilisation, sans eau ni électricité, mais des toilettes sèches et l’océan à deux pas.

Une journée de transition avec peu de points d’intérêt.


Vendredi 10 novembre :

Ce matin, pendant que nous faisions la vaisselle du petit déjeuner, j’ai aperçu des dauphins qui passaient près de la plage. Nous nous sommes dépêchés d’aller au bord de l’eau, mais ils s’éloignaient en longeant la côte. On en a revus après en début d’après-midi, mais vraiment loin. Par contre, toujours pas de baleines, alors qu’elles sont censées passer près des côtes à cet endroit jusqu’en novembre.

Aujourd’hui, nous nous rendons au Kalbarri National Park. Avant d’y arriver, nous traversons des grandes étendues de champs de céréales. Nous nous arrêtons pour regarder le travail des moissonneuses. Puis deuxième arrêt au Pink Lake de Port Gregory qui est bien rose, contrairement à celui d’Esperance. La couleur est due à une algue microscopique qui, pour survivre dans l’eau très saline du lac produit du bêta-carotène. La couleur du lac n’est pas toujours la même et varie en fonction de la salinité de l’eau, la température et l’exposition au soleil. Il est midi quand nous passons et le lac est déjà bien rose. Il paraît que le meilleur moment est l’après-midi.

Après les champs de blé, le lac rose, nous arrivons dans le parc national. De chaque côté de la route, du maquis à perte de vue jusqu’à la côte. Là nous trouvons des falaises et des points de vue où nous nous arrêtons. A Kalbarri (2000 habitants), l’estuaire du Murchison River offre un joli panorama. Mais les nuages s’amoncellent et nous reviendrons demain quand le ciel sera dégagé. Nous allons passer la nuit au Big River Ranch à la sortie de la ville, parmi les chevaux, poneys et alpagas. 


Samedi 11 novembre :

A Kalbarri, les autorités s’apprêtent à commémorer l’Armistice de la 1ère guerre mondiale. Les coquelicots rouges sont préparés à côté du War Memorial. Les pélicans sur le ponton ont été nourris comme chaque matin par des bénévoles, mais nous n’étions pas parmi les touristes qui y assistaient. Trop tôt pour nous.

Nous reprenons la route à travers le parc national. Nous ne savons pas encore que nous ne verrons aucune habitation (hormis une ferme abandonnée et 2 stations-services) pendant les 375 km qui nous séparent de Denham notre prochaine étape. Nous nous arrêtons à deux points de vue au bord des gorges du Murchison River. De chaque côté de la route le désert avec plus ou moins de buissons et arbustes dont certains sont fleuris. C’est le printemps. Il fait très chaud et les mouches sont de retour. Après avoir quitté le Kalbarri National Park nous rejoignons la North West Coastal Highway avec ses lignes droites à perte de vue et ses road trains. Ici ils sont limités à 32m50. A la bifurcation vers la Shark Bay il nous reste 125 km à parcourir. Nous ne croisons que quelques 4X4 sur cette portion et sommes obligés de nous arrêter car un énorme lézard (probablement un varan) nous barre la route. Il mesure environ 1m50. Impressionnant !

La Shark Bay est classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco et englobe plus de 1500 km de côtes. Cet espace abrite un des écosystèmes les plus riches de l’état, avec des plantes et espèces animales uniques au monde. Nous espérons y voir des dugongs, des dauphins, des raies, des tortues, peut-être des requins, mais probablement pas de baleines.

Nous nous arrêtons au camping de Denham (1500 habitants) et demain nous devrons nous lever tôt pour aller voir le repas des dauphins à Monkey Mia.


Dimanche 12 novembre :

Super les dauphins à Monkey Mia ! Nous avons assisté à leur repas. Ils étaient déjà là quand nous sommes arrivés et allaient et venaient près de la plage. Ces dauphins sauvages chassent les poissons ensemble en les regroupant dans le but de les piéger dans les eaux peu profondes de la baie. Ils étaient 7 ce matin à la première séance vers 8 heures. Puis les rangers nous ont autorisés à approcher et à entrer dans l’eau progressivement pour ne pas les effrayer. Les dauphins passaient devant nous, se chamaillaient, venaient se frotter contre les jambes des 2 rangers qui encadraient notre groupe d’une trentaine de personnes. A la fin 4 spectateurs ont été choisis pour donner un poisson à chaque dauphin, mais nous n’en faisions pas partie. La séance était à peine finie et nous nous apprêtions à nous promener en longeant la plage quand d’autres dauphins sont arrivés, il était 8h45. Cette fois il y en avait 6 et la séance a repris. Nous avons fait notre petite promenade sur la plage et à notre retour, un troisième groupe de dauphins arrivait. Cette fois nous les avons observés depuis la jetée. Nous avons également vu une raie sauter hors de l’eau et une tortue qui nageait tranquillement près de nous. Pas de dugongs, il aurait fallu prendre un bateau pour aller les voir sur leur lieu de repas (une prairie marine).

Nous avons ensuite rebroussé chemin en faisant quelques arrêts pour des curiosités et points de vue intéressants : le Little Lagoon, Eagle Bluff (une passerelle en haut des falaises avec une vue superbe sur la mer où nous avons vu passer sur les haut fonds : 2 raies d’espèces différentes et 5 requins !)

Ensuite Shell Beach, une plage toute blanche où les minuscules coquillages qui la constituent se sont agglomérés au fil des millénaires et ont servi de matériau de construction autrefois. La baie est peu profonde et l’eau y est très salée, 2 fois la salinité de l’océan. Nous avons marché dedans et en sommes ressortis avec les jambes blanches de sel.

Quelques kilomètres plus loin, nous nous sommes arrêtés à Hamelin Pool, une réserve marine où se trouve le groupe de stromatolites le plus connu au monde. Comment ! Vous ne savez pas ce que sont des stromatolites ? C’est en partie grâce à elles que des formes de vie complexes sont apparues sur terre !

On a ensuite retrouvé la Highway qui nous mènera vers le nord. Arrêt pour la nuit sur une aire gratuite au milieu de terres rouges désertiques. Pas de connexions internet et téléphone. La mise en ligne sera pour demain.