Lundi 16 octobre :

Un peu moins froid cette nuit, mais pas assez chaud, malgré le grand soleil, pour prendre le petit déjeuner dehors.

A Beachport on va faire un tour « en ville » (890 habitants). Eaux turquoise de la baie, pins du Norfolk, bâtiments en pierre datant de l’époque baleinière et maritime, un petit musée et une jetée longue de 772 m (elle faisait 1220 m au début du 20ème siècle).

Ensuite nous poursuivons notre route par Robe, puis le Coorong National Park formé d’un paysage de lagunes qui suit la côte sur 145 km. Lacs d’eau de mer, marais salants séparés de la mer par des dunes. La route est droite, monotone et des panneaux informent régulièrement que : « un conducteur somnolent meurt ». Changement de paysage : tout est plat, les prés ne sont plus verts, la température augmente.

On a vu tout au long de cette route : des nuées d’ibis qui volent au-dessus de nous, des dromadaires dans un pré, un échidné qui a failli se faire écraser, un serpent qui s’est fait écraser, des gros lézards qui passent entre les roues, des lièvres qui s’enfuient juste devant nous, des taureaux et des moutons dans les parcs et quantité d’oiseaux.

Après plus de 300 kilomètres, nous arrivons au fleuve Murray qui a été l’un des éléments principaux de plusieurs romans que j’ai lus ces dernières années et que j’avais envie de voir.

Nous passerons donc la nuit à Murray Bridge. Là, gros changement de température par rapport aux jours derniers : 32 degrés à 18 heures. Ce soir nous mangerons dehors et nous enlèverons la couette pour la nuit.


Mardi 17 octobre :

Hier soir nous n’avons finalement pas pu manger dehors, chassés par les moustiques. Nous nous sommes enfermés dans notre maison sur roues et j’ai enfin trouvé le temps de faire les montages et mettre en ligne sur le blog les vidéos des kangourous et des baleines. Il me reste encore à faire celui des koalas.

Ce matin, il fait déjà très chaud quand nous levons le camp. Nous passons le fameux pont qui donne son nom à la ville, puis remontons un peu le Murray jusqu’à Mannum où fut construit le premier bateau fluvial d’Australie en 1853. Il fut le premier vapeur à aubes à remonter le Murray.

Nous traversons une région d’immenses champs de céréales. Nous sommes au début du printemps, les blés sont déjà bien mûrs et sur certaines parcelles la moisson est déjà faite.

Direction ensuite la Barossa Valley, région viticole qui produit 21% des vins australiens. Le contraste est important. En quelques kilomètres on est passés d’une grande plaine brûlée par le soleil à un paysage vallonné et très vert.

Les villes locales de cette vallée de 25 km de long ont conservé un patrimoine germanique important. Les noms sur les enseignes, les églises gothiques, la choucroute au menu de certains restaurants, rappellent que cette région a accueilli des colons fuyant les persécutions religieuses en Prusse en 1842. Ils ont apporté avec eux des marcottes de vigne et ont fondé une contrée luthérienne. Nous avons suivi la route des vins, « avenue » insolite bordée de palmiers serpentant entre les vignobles.

Nous sommes partis ensuite vers Port Elliot où nous avions choisi de passer la nuit et avons dû subir les bouchons de la capitale de l’état, Adélaïde, avant de traverser la Péninsule de Fleurieu au bout de laquelle se trouve le Cape Jervis d’où part le Ferry pour Kangaroo Island. Nous essaierons de le prendre demain et nous aimerions passer deux nuits sur cette île.