Dimanche 26 novembre :

Bye bye Western Australia, à nous le Territoire du Nord et le « Top End » (Extrême Nord). Nous arrivons à Katherine après 510 km de route en rencontrant un seul village, Timber Creek, 230 habitants. A 60 kilomètres avant d’arriver nous avons traversé notre première averse tropicale. Mais rien de méchant, pas de route inondée, c’était juste la queue de l’orage. Arrivés au camping, nous sommes allés voir à quelques centaines de mètres de là en longeant la rivière les Hot Springs, des sources d’eau chaude qui forment des bassins successifs où l’on peut se baigner. On n’avait pas nos maillots de bain sur nous, alors on n’a pas pu s’y plonger. On est donc allés se baigner dans la piscine du camping !

Quelques indications sur le Northern Territory : 224 000 habitants, 1 347 225 km2. Katherine, 11200 habitants est une grande ville pour le Territoire du Nord. Elle est considérée comme son joyau. C’est là que le rouge de l’Outback rencontre le vert du Top End.

Le « Top End », tout au nord, est une terre sauvage. Il y a deux saisons : d’avril à octobre, le Dry, saison sèche avec des températures agréables et un ensoleillement maximal et de novembre à mars la période tropicale humide, le Wet : pluies quotidiennes, ensoleillement 5 à 7h par jour. C’est également la saison des cyclones. Certaines activités ne peuvent avoir lieu en raison des conditions météo, des routes peuvent être fermées car inondées et les touristes sont rares. On connait déjà la chaleur et l’humidité mais on n’a pas encore eu les pluies diluviennes et les routes sous les eaux !


Lundi 27 novembre :

Ce matin, petite pluie au réveil et il a fallu attendre midi pour que le ciel se dégage. Heureusement, car nous aurions eu encore plus chaud si nous avions fait notre rando de 5km dans le Nitmiluk National Park pour découvrir les gorges de la Katherine River : 40° avec la moustiquaire sur la tête et les mouches qui tournent autour, c’est déjà pas mal ! Chaud sur le moment, mais après, on était plutôt contents. Ensuite, en début d’après-midi, toujours dans le Nitmiluk, on est allés à Edith Falls, des cascades et un bassin où on espérait prendre un bain dans de l’eau fraîche. On a mis nos maillots de bain pour ne pas se faire avoir comme hier soir aux Hot Springs. Mais pas de chance, la baignade était fermée : trop de courant et des crocodiles ! Encore une fois on s’est rattrapés le soir à la piscine du complexe hôtelier/camping. Superbe la piscine ! On la prendra en photo demain car on y retournera !

Pour arriver au Cooinda Lodge Kakadu où nous passons la nuit, il nous a fallu quitter la Stuart Highway à Pine Creek pour suivre la Kakadu Highway. Après quelques kilomètres, nous sommes entrés dans le Kakadu National Park dont nous entendons si souvent parler. Tout le monde en parle, mais sur la route, personne ! Nous n’avons pas croisé une seule voiture sur les 178 km que nous avons parcourus. Et puis on est arrivés, et là, au bout de la route, au milieu de palmiers et de grands arbres, une pompe à essence, un caravan park, un hôtel, un restaurant, une piste d’atterrissage, un centre d’art aborigène et un embarcadère pour les croisières qui sont proposées sur les eaux jaunes du Yellow Water Billabong et de la South Alligator River. J’allais oublier les deux piscines magnifiques. Un peu déroutant !

Demain, réveil très tôt, car on va faire une croisière au lever du soleil pour voir la faune de la rivière et des billabongs des environs.


Mardi 28 novembre :

Plus que 2 jours avec notre camping-car. Que ça a passé vite ! Aujourd’hui, nous nous intéressons aux habitants originels du Top End : tout d’abord les animaux aquatiques de la plaine humide, ensuite les trésors d’art aborigène du Kakadu.

Ce matin, la croisière au lever du soleil sur la zone humide des Yellow Waters a été vraiment magnifique. Le soleil était là, l’eau était très calme, quantité de nénuphars et fleurs de lotus, et des herbes et arbres d’un vert intense. Les crocodiles étaient au rendez-vous (nous en avons vu une dizaine) ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux. Et notre bateau glissait au milieu de toute cette eau avec un ranger à la barre qui connaissait bien son sujet. Deux bonnes heures de croisière qui ont passé très vite et pour finir en beauté, compris dans l’excursion, un bon petit déjeuner buffet au restaurant du Gagudju Lodge à côté du camping.

Nous avons ensuite visité le Warradjan Culturel Centre appartenant au Kakadu National Park qui retrace l’histoire de la Création et présente une belle exposition d’objets aborigènes, ainsi que des exemples d’art rupestre.

Nous voilà donc bien informés pour aller à Nourlangie, excroissance de la Terre d’Arnhem, où se trouvent de magnifiques peintures rupestres datant pour certaines de plus de 20000 ans. Le site est en accès libre dans le Park du Kakadu, les peintures sont seulement protégées par une balustrade. Pas de gardiens, juste un petit panneau demandant de respecter ces lieux importants pour les Aborigènes et de ne pas toucher ces œuvres d’art peintes sur les rochers il y a plusieurs millénaires.

Une soixantaine de kilomètres plus loin, se trouve un autre site majeur et encore plus impressionnant : Ubirr. Des abris sous des roches énormes en surplomb, des peintures datant de plusieurs époques, c’est émouvant. On est seuls sur le site, et quand on grimpe sur les gros rochers en suivant cette galerie d’art et que l’on arrive tout en haut, à un point de vue d’où on domine la plaine d’un vert très vif qui s’étend à perte de vue, c’est tout simplement magnifique. On pense alors à ces ancêtres Aborigènes artistes qui ont contemplé ce paysage plusieurs milliers d’années avant nous. On a vraiment de la chance d’avoir pu faire cette visite ! Quelques jours plus tard, nous n’aurions pas pu : la route ferme le 30 novembre pour toute la période du Wet.

 

Mercredi 29 novembre :

Dernier jour de notre périple en camping-car ! Nous rejoignons Darwin en début d’après-midi. Petit coup de blues. Il nous faut faire les lessives, les valises, ce n’est pas le plus drôle, mais ça y est, c’est fait. Après les corvées, un peu de plaisir avec un plongeon dans la piscine du camping. L’eau est au moins à 34 degrés, mais comme l’air est à 37, ça fait un peu redescendre la température du corps.

Ensuite nous allons faire un tour à Darwin et assister au coucher du soleil entre deux orages à l’horizon. Beau spectacle un peu étrange avec le ciel coupé en deux.

Demain matin, nous déposerons les valises à l’hôtel avant de conduire le camping-car à l’agence Britz. Nous aurons alors parcouru un peu plus de 20000 km avec lui !


Jeudi 30 novembre :

Ça y est, on a rendu le camping-car. Snif ! Avant de partir du camping, nous avons retrouvé un couple d’Allemands avec lesquels nous avions déjà discuté à Lake Argyle et Nourlangie. Ils rendaient leur véhicule chez Britz aujourd’hui également et reprennent l’avion demain pour Perth. Leur hôtel à Darwin étant proche du nôtre, nous leur avons proposé d’aller manger un morceau ensemble ce soir. Ils sont donc passés nous chercher à notre hôtel à 17h et nous ont emmenés au Hilton pour boire un verre au 20ème étage. On pensait tous les quatre que c’était un simple bar avec une belle vue, mais il a fallu demander une autorisation car l’Executive Lounge est en principe réservé aux clients.

Nous avons donc été accueillis comme des rois dans un salon avec vue sur la mer. Champagne, vins, et autres boissons, petits fours, salades, réductions chaudes et froides, fromage, … à volonté. La classe ! Bernard, Gisela et Helmut ont bu plusieurs flutes de champagne australien, moi je me suis contentée d’eau pétillante. Nous avons bien fêté tous les quatre notre fin de périple en camping-car.

Après cet apéritif dinatoire, nous avons fait un petit tour dans le centre de la ville. Beaucoup d’animation dans les rues, les bars sont bondés et le niveau sonore est élevé. L’alcool semble couler à flots. On n’est pourtant pas encore au weekend ! Mais il fait très chaud et ça donne soif !

Demain, nous prendrons le temps de visiter Darwin.


Vendredi 1er décembre :

Ce matin, on a pris notre temps, bien au frais dans la chambre d’hôtel. Dans les rues de Darwin, on rase les murs, on cherche toujours la ligne de plus grande ombre, on marche au ralenti. Nous sommes d’abord allés voir le site historique du Myilly Point Heritage Precinct, petit quartier de 4 maisons construites entre 1930 et 1939 ayant survécu aux bombardements de la seconde guerre mondiale et au cyclone Tracy. En effet, Darwin a servi de ligne de front aux alliés contre les Japonais dans le Pacifique et a subi de nombreux bombardements. Le cyclone Tracy qui frappa Darwin vers minuit le 24 décembre 1974 fit beaucoup plus de dégâts et 71 victimes. Le matin de Noël, il ne restait que 400 des 11200 habitations que comptait la ville. Le Lonely Planet indiquait que la visite des tunnels de stockage de carburant de la 2ème guerre mondiale permettait de fuir la canicule, nous y sommes donc allés. Mais le Lonely Planet se trompe, il fait aussi chaud que dehors et encore plus humide. Nous sommes ressortis dégoulinants.

Nous sommes ensuite allés voir les lagons, dont un qui produit 10 sortes de vagues différentes. Celui d’à coté est équipé d’une énorme structure gonflable. Nous nous sommes arrêtés à l’ombre pour regarder les jeunes s’amuser.

En soirée, nous sommes retournés nous promener dans la rue piétonne où il y avait beaucoup d’animation. Des musiciens, des stands de nourriture, des jeux pour les enfants et... le Père Noël. Des dames distribuaient des éventails sur lesquels est écrit : « 60 YEAR JUBILEE CITY OF DARWIN 1957-2017 » C’est en effet en 1957 que Darwin a acquis le statut de Cité et que la population a élu un maire pour la première fois.  Nous avons assisté à un concert donné par une chorale pour fêter l’évènement. Moment bien sympathique à l’issue duquel le « Mayor » de Darwin, bonnet de Père Noël sur la tête, a déclaré ouvertes les festivités de Noël et a allumé toutes les illuminations. Un peu surréaliste pour nous, par cette chaleur, tout en écoutant des chants de Noël, de voir le Père Noël se faire prendre en photo avec des enfants !

Demain, notre vol pour Singapour via Melbourne devrait décoller de Darwin à 11h50. Mais Melbourne et sa région sont en alerte rouge pour de violents orages et des inondations. On risque d’avoir des turbulences ! Et il paraît qu’un volcan à Bali fait des siennes et que des vols ont été annulés !